Alors qu’il fait actuellement cinq degrés à
Paris – du moins c’est ce que me dit Internet - il en fait 30 à Singapour, comme
tous les jours.
Ne m’enviez pas tout de suite – 30 degrés
certes, mais c’est une chaleur humide, du genre qui vous fait vous liquéfier au
bout de dix minutes de marche, qui fait moisir vos sandales et pousser vos
poils – la chaleur tropicale, c’est pas tous les jours de tout repos, je vous
l’avais déjà raconté ici.
Mais finalement, je préfère ca au froid.
Déjà, depuis toute petite, j’avais horreur de
ce jour ou ma mère déclarait : allez, on change de garde-robe! C’était le
passage officiel de l’été à l’hiver. On vidait nos placards des débardeurs
Mickey et sandalettes, et on les remplaçait par les gros pulls en laine qui
grattaient et autres bottes fourrées.
(Même si, ceci dit, ma maman et ma grand-mère
me tricotaient des pulls de dingue, qui rendaient toujours mes copines
jalouses, avec des chats en paillettes, des filles avec des tresses en 3D, etc. Du grand art)
Mais par dessus les pulls à paillettes (ou pas), se
rajoutent les manteaux qui nous donnent l’impression d’avoir pris dix kilos,
les grosses chaussettes de ski, les gants dont on perd toujours la petite sœur,
les sous-pulls, les collants, les bonnets. Bref, le froid nous fait nous
transformer en sexy bibendum.
Le froid, c’est donc compter 10 minutes pour
s’habiller, dix minutes pour se déshabiller.
C’est faire son shopping le manteau à la main
parce qu’il fait trop chaud à l’intérieur mais trop froid dehors.
C’est mouiller son pull quand on se lave les
mains, ne pas réussir à le sécher et avoir les avant-bras qui grattent toute la
journée.
C’est avoir l’air con avec ses lunettes qui
s’embuent dès qu’on entre quelque part.
C'est partir de chez soi alors qu'il fait encore nuit, et rentrer... et il fait deja nuit. #depression.
C’est ne pas oser sortir de sa douche car on
craint le choc climatique dès l’arrêt du jet d’eau brulante.
C’est mourir de froid dans sa voiture en
attendant que le chauffage fasse effet.
C’est d’ailleurs se lever 15 minutes plus tôt
pour s’attraper des crampes aux bras à essayer de dégivrer son pare-brise, et
puis finalement avoir sa voiture qui refuse de démarrer.
C’est prendre 3 kilos en 3 mois car on perd
toute notion d’appétit raisonnable, les instincts primaires revenant au galop -
faut faire du gras pour résister au froid !!
L’hiver, c’est avoir l’impression qu’on va
devoir se faire amputer des doigts de pieds car on ne les sent plus après une
demie heure de marche.
C’est aussi risquer sa vie (au moins) à chaque
fois que l’on pose notre paire de bottes fourrées sur ne serait-ce qu’un centimètre
de verglas.
C’est enchainer rhumes, grippes, otites et angines, et avec un peu de chance on
peut même se chopper un Super Combo Gastro.
C'est risquer l'infarctus à la vue de sa facture de chauffage.
C'est craindre d'avoir à relever ne serait-ce que de deux centimetres son pantalon, ou d'avoir son collant qui file, sous peine d'exposer la foret amazonienne s'étant délocalisée sur nos jambes - bah quoi, l'hiver c'est la jachère !*
C’est voir ses trains/RER/avions annulés a
cause de deux centimètres de neige ou d’un peu trop de brouillard. Les
Canadiens doivent bien rigoler de nous voir paniquer au moindre flocon.
C’est devoir se plier aux diktats de la mode
et ne jurer que par du burgundi, du taupe, du souris, du noir, bref, des
teintes cafardeuses, alors que nos débardeurs néons se morfondent au placard.
Bref, l’hiver n’a jamais été ma saison préférée
et, finalement, je suis bien contente d’être en été 365 jours par an. Même si
ca me fait dépenser des fortunes en clim, crèmes matifiantes et séances d'esthéticienne.
Mais... je dois le reconnaître : l’hiver, ca
veut aussi dire Noel. Qui veut dire réunions de famille en France, autour de
fondues, tartiflettes, raclettes, chocolats – du gras contre le froid !!
des calories contre l’hypothermie !!
Bref – des réunions familiales, donc. Ce qui
n’arrive pas souvent dans chez moi, éloignements obligent. Et ca, ca vaut bien
un petit choc climato-calorifique une fois par an.
*Rassurez-moi, je ne suis pas la seule ?